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Portrait de Julien Tual, sous le soleil exactement

Dans la famille Kerzon, je demande… les visionnaires ! Co-fondateur de Waiting for the Sun, maison de lunetterie moderne et responsable, Julien oeuvre avec sa bande pour créer un accessoire durable et optimiste. Quelque soit l’endroit et peu importe la saison, le soleil n’attend pas. 

De son refuge marseillais, où il crée un paysage convivial et décontracté, Julien explore les matières avec sensibilité et intention. C’est à l’heure des festivités, sous le soleil de Saint-Malo, que nous avons rencontré Julien pour la première fois. Impossible de le rater derrière ses lunettes en bois signées Waiting for the Sun… les premières nées d’une grande famille.

Peux-tu s’il-te-plait te présenter ?

Brièvement, Julien Tual, 39 ans, cofondateur de WAITING FOR THE SUN. Amateur de : football (enfin surtout de l’OM), poissons, arts, couteaux, cabanes, surf et barbecue.

Quoi de prévu aujourd’hui ?

Je travaille depuis ma terrasse marseillaise sur le lancement de notre nouvelle collection BASE. Une collection dédiée au marché de la mode et basée sur le principe du recyclage post et pré-consumer. Un projet qui nous tenait à coeur depuis longtemps et donc sur lequel on porte une attention toute particulière. Ensuite je vais récupérer mes enfants et on va aller se baigner en fin d’après midi.

Un moment préféré de la journée ?

Le matin, vers 8h30-9h. La terrasse s’ensoleille, il ne fait pas encore trop chaud, les enfants sont à l’école, ma femme part au travail, une majeure partie de nos équipes n’a pas encore attaquée sa journée, c’est un moment parfait pour travailler au calme. C’est LE moment clef de ma journée.

Que fais-tu pour te sentir bien ? 

Il y a évidemment plusieurs formules. Nager à Malmousque, 3 jours en Van avec femme et enfants, peindre, pêcher au coucher du soleil, un BBQ avec les copains mais ma formule préférée est de passer une semaine avec Julia, mon épouse. Peu importe où, peu importe quand, juste elle et moi.

D’ailleurs, c’est quoi pour toi se sentir bien ?  

Me rapprocher des valeurs essentielles, oublier mon travail quelques instants, marcher pieds nus.

La trouvaille dont tu es le plus fière ? 

Sans hésiter, notre brevet bois2, un bioplastique à base de bois, sans pétrole que nous avons développé. Je n’aurais jamais imaginé pouvoir le faire, ça a changé ma vie entière. On ne va pas révolutionner le monde, faut se rendre à l’évidence, mais non seulement on a l’impression de tirer dans le bon sens, mais en plus on pourra regarder nos enfants dans le blanc des yeux sans avoir à rougir.

Peu importe la destination,
c’est le voyage qui compte

Un quartier fétiche ?

Mon coeur balance. J’ai partagé ma vie entre : Saint Malo, où j’ai grandi et que je garde au fond de moi. Paris, parce que Paris quand tu as entre 25 et 35 ans, c’est Paris. Sydney, où j’ai appris la liberté. Et Marseille, que j’ai choisie pour tout ce qu’elle est, underground, différente, belle, ensoleillée, rayonnante, vivante, vraie. Je me permets donc de donner plusieurs quartiers. Saint Malo: La pointe de la Varde. Un jour, j’achèterai cette maison en bois, je le dis depuis mes 14 ans. Paris : le Faubourg Saint-Denis, chez moi. Sydney : Leichaardt, Théâtre de fêtes complètement folles. Marseille: Ô Marseille… Le quartier Chave où on s’est installés et Malmousque pour les apéros avé les copaings.

Où te sens-tu le plus libre ?

C’est pas tellement où mais plutôt avec qui. Peu importe la destination, c’est le voyage qui compte, je le répète tout le temps à Julia et c’est avec elle que j’y vais.

Un bonheur simple ?

Apprendre à mes enfants à faire une cabane ou à manger un barbecue avec les doigts.

Une destination ?

J’ai un souvenir impérissable du Sri Lanka parce que j’y avais passé une semaine de Surf incroyable avec Julia. J’adore retourner à Saint-Malo, plus particulièrement à l’automne. Tokyo c’est toujours très fatiguant mais aussi très divertissant. Mais là, tout de suite, j’aimerais bien être sur une plage en Irlande.

Une obsession ?

Les chaussettes et les t-shirts blancs.

Un toc ?

Justement, ne porter que des chaussettes et des t-shirts blancs. Bon, comme en plus je ne mets que des sweats gris et des pantalons marines… 

Une saison favorite ?

Septembre est chaque année un moment particulier. Déjà, c’est encore l’été à Marseille quand le reste de la France commence à marroner et sortir les pulls, nous on continue à aller se baigner tous les soirs. C’est la sortie de nos nouvelles collections et c’est toujours très intense. C’est le moment où les souvenirs de vacances sont encore les plus frais, j’adore ça… et toute la famille est reposée et prête à attaquer une nouvelle saison. C’est l’heure du grand bilan pour WFTS et on regarde ce qu’on a accompli, un mélange de pression et d’excitation.

Un souvenir de vacances ?

Une semaine à camper en van sur une plage de l’île de Jersey avec l’équipe de WFTS. Surf, barbecue, bières, pêche… le tout sur une île en face de Saint-Malo que j’affectionne particulièrement. Un souvenir incroyable. On en a fait un petit film qui résume bien l’ambiance.

J’ai un vrai problème avec le risotto

Quels invités à ta table pour passer une belle soirée ?

J’ai beaucoup trop de personnes qui comptent pour les mettre tous à la même table. Par contre pour faire un karaoké à la maison c’est déjà plus simple. En arrivant à Marseille, il y a 5 ans, on s’est créé une nouvelle bande ici, ils sont très bons chanteurs.

Un plat qui te donne toujours faim ?

J’ai un vrai problème avec le risotto, avec la galette saucisse et avec les sardines grillées.

Un objet inestimable, celui qui t’accompagne partout ?

Non, je n’ai pas d’objet inestimable à part mon sac à dos, je ne suis pas très matérialiste. J’ai une multitude de petis objets que j’aime bien mais rien qui m’accompagne partout à part une photo de mes enfants et de ma femme. J’adore mes couteaux, carnets, mon yashica… mais je me sens surtout très bien quand j’oublie tout.

Tu connais notre affection pour les senteurs et leurs évocations... Y a t-il un parfum qui te rassure en ce moment ?

J’adore particulièrement le cèdre, le géranium, l’odeur de l’iode.

Ta madeleine de proust ?

Y’a plus glamour mais pour moi c’est l’odeur et le goût du foie de veau. Désolé, c’est vraiment pas glamour mais ça me rappelle ma grand mère, les mercredis midi chez elle. Elle m’en préparait avec une bonne purée maison et des petits oignons, c’était incroyable. Ma grand mère est un personnage central de ma vie, elle était aussi ma nounou, j’ai un rapport très particulier avec elle. Toujours dans le glamour, j’adore l’odeur du poisson frais, ça m’évoque des parties de pêches qu’on faisait petits avec mon frère, ma mère et mon père, spécialement chez père Loup, le meilleur ami de ma grand mère justement. Enfin, et cette fois c’est un peu plus racontable, j’adore l’odeur de l’If. Probablement parce qu’on jouait tout le temps sous l’If du jardin de ma grand mère avec les cousins, on y construisait des cabanes dedans. Cette sève qui colle partout dégage une odeur incroyable.

Une rencontre marquante, celle qui te trotte encore dans la tête aujourd’hui ?

Il y en a eu plusieurs évidemment. Antoine, mon associé est entré dans ma vie il y a plus de 20 ans. Julia, c’est quelque chose notre rencontre. Dans le désordre, Pako, Ben, Fred, Benoit, Nick, Leo, Boul, Fedi, Ber, Laurence, Made, Marc André, Clem, Pounk, Yeze, Jeanne, Mothi, Ced’... Ce sont des gens qui ont marqué ma vie et qui continuent de le faire. Il y a aussi une personne qui a vraiment compté dans mon développement personnelle et que je ne vois plus trop par éloignement physique c’est l’artiste Bonnie Colin. Elle était ma référente quand je suis rentré chez Christian Lacroix. Une artiste incroyable, toujours à l’affût, très créative et doublée d’une femme d’une générosité rare.

Quel voisin es-tu ?

Je suis double face. Le voisin sympa, souriant et serviable que mes voisins détestent quand je grille des sardines dans le jardin ou quand les copains chantent encore du karaoké à 4h du matin.

Si tu jettes un oeil par la fenêtre, tu vois quoi ?

La cabane que j’ai construit aux enfants dans le jardin et les salades qui poussent.

Quelle serait ta définition de la famille ?

La famille c’est le point central d’un individu et c’est la chose la plus complexe au monde. Un mélange de personnes que tu n’as pas choisies mais que tu aimes sans concession, tes parents, tes enfants. Au fond, tu les aimes sans vraiment savoir pourquoi, c’est juste inné et c’est comme ça et c’est intense. Et puis il y a aussi la personne que tu as décidé d’aimer le plus au monde et avec laquelle tu bâtis tout ça. Je trouve ça incroyable.

Le meilleur conseil que tu aies reçu ?

Oublie que t’as aucune chance, fonce. Et le pire ? Je l’ai oublié je crois. J’ai pas trop la place pour m’encombrer l’esprit.

Créativité, fraîcheur, parisien

Kerzon en trois mots et en trois favoris ?

J’en ai jamais vraiment parlé à Péa [ndlr : Pierre-Alexis, le co-fondateur de Kerzon] que je connais depuis presque 15 ans. J’admire beaucoup le travail fait par les deux frères. D’autant plus que ma femme avait aussi sa propre marque de bougies/parfums donc je réalise la complexité du travail accompli.

Si je devais résumer Kerzon en trois mots ce serait créativité, fraîcheur, parisien. Me demandez pas d’expliquer pourquoi, c’est spontané. En trois favoris, sans hésitation et dans l’ordre : les pochettes parfumées, ça a été ma première relation avec Kerzon et j’adore le produit et son format original, le liquide vaisselle Romarin et la lotion Fleur de Géranium.

Comme on ne se cache rien ici, aurais-tu une confession à nous faire ?

J’ai toujours trouvé Péa beaucoup trop beau, je l’ai d’ailleurs beaucoup pris en photo. Pour nos catalogues, pour des éditos de magazines… J’aimerais bien refaire une série bientôt.

Prenez le temps d’admirer la vue
9 rue Notre-Dame de Nazareth 75003 Paris 

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