Nos soins à la loupe

Le grand match du parfum : ingrédient naturel VS synthétique

Ces dernières années, une multitude de marques aux produits “naturels, bios...” ont émergé dans le monde de la nutrition et de la cosmétique, créant une méfiance quant aux produits issus de la chimie verte. En effet, on croit à tort, que chimie rime avec ennemi et naturel avec healthy.

Nous vous expliquons tout

Dans ce débat tout à fait actuel, est-ce que synthétique rime avec danger ? Et peut-on  faire entièrement confiance au naturel ? 

Pour bien commencer

Nous avons tendance à associer le mot “chimie” aux processus de créations artificiels, connotés péjorativement dans le langage quotidien parce qu'associés à danger, toxicité... Mais en réalité, chimique signifie l’ensemble des éléments qui constituent la matière, tout est chimique !

La chimie est une science permettant de comprendre et analyser la composition, le fonctionnement et l’organisation des formes de matières existantes sur terre (minérale, végétale ou animale).

La chimie peut donc être NATURELLE, oui oui, ne vous trompez plus !

Clarifions les termes de base :
  • Une matière naturelle :  existe dans la nature sans intervention de l’Homme. Les ingrédients naturels sont d'origine végétale, animale et minérale. L'eau est naturelle.

  • Une matière d'origine naturelle : est issue d’une matière naturelle modifiée par l’homme grâce à des procédés chimiques ou biologiques. Un ingrédient est considéré comme un dérivé naturel, dès lors qu'il contient une part d'ingrédient naturel supérieure à 50%.

  • Une matière synthétique : provient d’une transformation chimique opérée par le génie de l’Homme. Elle peut être artificielle (totalement crée/inventée par les chimistes) ou copiée de la nature, comme c’est souvent le cas en parfumerie, et vous allez bientôt comprendre le pourquoi du comment !
Comment sont extraites les matières naturelles présentes dans les parfums ?

Retrouvez notre article sur les huiles essentielles qui explique les différentes méthodes d'extractions et plein d’autres choses intéressantes dans notre journal.

UN PEU D'HISTOIRE

La parfumerie a commencé à utiliser les molécules de synthèse avec le développement de la chimie organique, au début du 19ème siècle. Permettant aux parfumeurs d’élargir leur palette de création (pour des raisons que l’on vous développe plus bas).

Il faut savoir que ces molécules synthétiques représentent de nos jours 98 % de la totalité des substances utilisées en parfumerie.

Et alors, toxique ?

La toxicité d’une substance dépend de sa structure chimique et non de son origine. Il y a souvent une perception du risque déformée en entendant le nom de “substance chimique”, or un ingrédient synthétique permet de maîtriser complètement son origine, sa stabilité et son innocuité pour la peau et l’environnement.

D’ailleurs, si on s’intéresse à la liste des substances classées cancérigènes (les fameux perturbateurs endocriniens), les plus toxiques sont des ingrédients d'origine naturelle et non synthétique !

Les substances naturelles toxiques sont souvent des moyens de défense contre les envahisseurs, ce sont les lois de la nature !

En terme de toxicité, il faut s’intéresser à la structure d’une molécule et à sa concentration, et non pas à son origine ! 
Et les allergènes ?

Les allergènes du parfum sont des molécules naturellement contenues dans les huiles essentielles et les ingrédients qui composent le parfum.

Pour faire une comparaison, les allergènes en parfumerie sont comme les fruits à coques ou le blé dans les produits alimentaires. Certaines personnes ne les supportent pas, mais ils ne représentent aucun danger pour les autres, non-allergiques. La règlementation impose leur mention dans la liste des ingrédients, pour faciliter leur détection pour les personnes sensibles, la visée est informative plutôt que sanitaire.  

Vous n’avez donc pas à vous en méfier si vous n’y êtes pas allergique. Retrouvez sur notre article complet consacré aux allergènes.

La chimie de synthèse à la loupe : 

La chimie de synthèse puise ses principes actifs dans... la nature !

Et oui, ce sont les plantes et (anciennement les animaux) dont les scientifiques ont extrait, testé et copié les molécules actives pour les reproduire à l’identique et les mettre sur le marché.

Synthétique ou naturelle, la molécule reste donc la même.

Les molécules de synthèse ont de nombreux avantages 
1.
Reproduire des notes que l’on ne peut pas extraire naturellement

Les méthodes d’extraction de molécules odorantes (développées dans l’article sur les huiles essentielles, à retrouver dans notre journal) ne s’appliquent malheureusement pas à tous les ingrédients de la parfumerie.

En effet, certaines fleurs, comme le muguet, le lys, l’oeillet ou le lilas par exemple, sont trop fragiles et ne supportent pas l’extraction. On peut aussi citer le cas de la vanilline, constituant essentiel de la vanille et 100% synthétique.

Les parfumeurs recréent donc l’odeur en utilisant des matières premières de synthèse !

2.
Remplacer les notes animales 

Beaucoup de notes indispensables à la parfumerie sont issues des animaux. Ces senteurs fortes et tenaces sont utilisées en notes de fond, pour souligner et renforcer une composition et ainsi donner du caractère aux parfums.

Citons par exemple l’odeur du musc fleuri, issu d’un liquide produit par les glandes anales des civettes, ou encore l’ambre gris, provenant initialement de l’intestin des cachalots.

Il est maintenant interdit par la loi d’utiliser ces éléments issus de l’animal (heureusement !), mais leurs senteurs plaisent aux hommes comme aux femmes.

Grâce à la chimie de synthèse, ces accords puissants sont reproduits à l'identique et permettent de faire durer les parfums et de fixer les notes les plus volatiles tout en apportant une réelle identité aux parfums.

3.
Répondre à une demande croissante, tout en préservant les ressources naturelles 

Un exemple parmi tant d’autres sortant de la parfumerie mais qui parlera à tous : il faudrait abattre chaque jour 2000 saules blancs pour répondre aux besoins mondiaux en aspirine, si la chimie de synthèse n’existait pas. 

4.
Ces substances synthétiques ont un prix généralement moins élevé,
la rareté ne rentrant pas en jeu.

Les molécules de synthèse coûtent généralement moins cher que les ingrédients naturels.

Il y a toutefois des exceptions, comme par exemple, la molécule synthétique ambrinol qui sert à remplacer l’ambre gris et qui coûte en général autour de 1700€ le kg. Imaginez le prix d'un parfum qui la contient ! 

La parfumerie est un art millénaire, le développement d’une formule, d’un flacon et sa distribution ne se fait pas en une semaine, loin de là !

C’est un travail de minutie effectué par des nez professionnels et qui peut prendre de nombreuses années !

Il faut donc se méfier de certaines marques aux produits peu coûteux, qui abusent des ingrédients de synthèse pour réduire au maximum les coûts de production de leurs parfums, avec des résultats de basse qualité et qui ne tiennent pas sur le peau. 

5.
Des molécules innovantes très contrôlées et plus performantes

La création de molécules de synthèse permet aux parfumeurs de se renouveler en apportant des senteurs nouvelles et inexplorées.

Depuis les années 1980, les parfums sont lancés mondialement et donc pensés pour plaire au plus grand nombre. Les matières premières de qualité sont délaissées par manque de budget, sous la pression des dépenses marketing qui ne cessent de croître. L'offre se réduit donc souvent à des parfums conformistes, surchargés en additifs et en notes de synthèse bon marché.

Chez Kerzon, le parfum est au cœur de notre histoire, nous y portons donc un intérêt premier.

C’est un travail de minutie et de passion que nous menons années après années, main dans la main avec nos nez tout, aussi passionnés.

Nous espérons vous avoir fait passer le message :
Les ingrédients naturels ne sont pas inoffensifs et les molécules de synthèse sont loin d’être l’ennemi de la parfumerie ni de la santé !

Pour devenir encore plus experts que nos experts,
retrouvez un article complet sur les huiles essentielles dans notre journal

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